Le bon porc

La pratique de « faire boucherie » à la ferme est en voie de disparition en Suisse. Déjà, elle n’est plus guère pratiquée que pour les petits animaux et les porcs, car les veaux et le gros bétail posent des problèmes d’hygiène et d’entreposage délicats. En outre, les abattages artisanaux ne doivent servir qu’à la consommation personnelle des familles paysannes. Ainsi, les législations hygiénistes et le poids des contraintes officielles font peu à peu disparaître ces pratiques traditionnelles.

Dans ma région, je documente ces dernières boucheries depuis l’an 2000. Il n’y a déjà plus que deux bouchers-paysans qui continuent, par amitié, à faire boucherie dans mon village. Pour compléter mon travail, je suis allé prendre des photos jusque dans la campagne genevoise.
Les porcs de 150 à 200 kilos sont prêts entre fin novembre et janvier. Le paysan nourrit ses bêtes soigneusement et les prépare aux derniers instants avec ménagement. Il leur parle avec affection et le moment fatidique se passe sans cris ni hurlements.

La boucherie est l’occasion d’inviter des parents et des amis, jeunes ou vieux, pour donner un coup de main tout au long d’une journée qui se déroule dans la bonne humeur.

Après une série d’images en noir-blanc, prises jusqu’en 2013, j’ai décidé de poursuivre ce travail en optant pour des photos en couleur, afin de bien montrer que la pratique de la boucherie de campagne est toujours actuelle, même si sa survie est menacée.

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